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Ukraine: un plan américain prévoit la cession de territoires à Moscou
information fournie par AFP 20/11/2025 à 01:08

Cette photographie émanant du compte Telegram du président ukrainien Volodymyr Zelensky le 19 novembre 2025 montre des dégâts causés à un immeuble résidentiel de Ternopil par des frappes russes qui ont fait au moins 20 morts dans l'ouest de l'Ukraine ( Telegram / @Volodymyr Zelensky / Handout )

Cette photographie émanant du compte Telegram du président ukrainien Volodymyr Zelensky le 19 novembre 2025 montre des dégâts causés à un immeuble résidentiel de Ternopil par des frappes russes qui ont fait au moins 20 morts dans l'ouest de l'Ukraine ( Telegram / @Volodymyr Zelensky / Handout )

L'Ukraine a reçu mercredi une nouvelle proposition de paix de la part des Etats-Unis qui requiert notamment qu'elle cède des territoires à la Russie et réduise son armée de moitié, au moment où elle subissait l'une des frappes russes les plus meurtrières de l'année.

Les bombardements de la nuit de mardi à mercredi, qui ont ciblé notamment des régions de l'ouest éloignées du front, ont fait au moins 26 morts dont trois enfants, et 92 blessés blessés dans la ville Ternopil, où un journaliste de l'AFP a vu deux immeubles aux derniers étages éventrés.

Mais malgré les appels de Kiev à renforcer la pression sur Moscou, le nouveau plan américain, selon des déclarations à l'AFP d'un haut responsable ukrainien sous couvert d'anonymat, semble reprendre les conditions maximalistes avancées précédemment par la Russie, des exigences dénoncées par les autorités ukrainiennes comme équivalant à une capitulation.

La proposition inclut la "reconnaissance de (l'annexion de) la Crimée et d'autres régions prises par la Russie" et "la réduction de l'armée à 400.000 personnes", a indiqué cette source. L'Ukraine devrait également renoncer à toutes ses armes à longue portée.

"Une nuance importante est que nous ne comprenons pas s'il s'agit réellement d'un plan Trump" ou "de son entourage", a ajouté le haut responsable ukrainien, qui a également jugé floues les informations sur l'attitude que la Russie serait supposée adopter en retour.

Le média américain Axios avait précédemment affirmé que Washington et Moscou travaillaient en secret sur un plan pour mettre fin à la guerre lancée par Moscou contre son voisin il y a près de quatre ans. Le Kremlin a refusé de commenter ces informations.

- Echec à Ankara -

De quoi alimenter la visite à Kiev du secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, qui a rencontré le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky.

"J'ai une nouvelle fois souligné que le renforcement de la protection de l'espace aérien ukrainien, l'extension de nos capacités de frappe à longue portée contre les cibles militaires ennemies, ainsi que le maintien et la stabilisation de la ligne de front affaibliront le potentiel offensif de l'adversaire et le contraindront finalement à accepter une paix juste", a indiqué M. Syrsky sur Telegram, sans mentionner le nouveau plan américain.

La Russie, qui occupe environ 20% de l'Ukraine, réclame que celle-ci lui cède cinq régions et renonce à intégrer l'Otan. Kiev refuse et réclame le déploiement de troupes occidentales sur le territoire restant sous son contrôle, ce que la Russie juge inacceptable.

Depuis son retour au pouvoir en début d'année, Donald Trump s'est présenté comme un médiateur avec Moscou pour ce conflit, alors que Washington avait été un soutien militaire et financier majeur de Kiev depuis quatre ans.

Ses efforts n'ont toutefois pas abouti à une cessation des hostilités. Se disant tour à tour frustré par Volodymyr Zelensky puis Vladimir Poutine, il a finalement adopté en octobre des sanctions contre le secteur pétrolier russe.

Le président Volodymyr Zelensky était en Turquie mercredi, où il a tenté en vain mercredi de relancer les négociations de paix. Mais à l'issue d'une rencontre avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, il n'a pu qu'espérer une reprise des échanges de prisonniers de guerre avec la Russie "d'ici la fin de l'année".

Cette visite, sans présence russe, visait à "réengager" les Etats-Unis dans le processus de paix, avait dit un responsable ukrainien à l'AFP. Mais l'émissaire américain Steve Witkoff n'était pas présent et la Russie a poursuivi ses frappes sur les villes et infrastructures énergétiques ukrainiennes.

- "Guerre de terreur" -

A Ternopil, au moins 26 personnes ont été tuées dans la nuit, dont trois enfants, et 92 ont été blessées, dont 18 enfants, selon un nouveau bilan des secours.

Oksana, 46 ans, était en route pour son travail lorsque les frappes russes sont tombées sur Ternopil. Elle n'a aucune nouvelle de son fils de vingt ans, resté dans leur appartement dans un immeuble résidentiel dont plusieurs étages ont été détruits.

"Je l'ai appelé, je lui ai dit +Bogdan, habille-toi et sors+. Il m'a dit +Maman, ne t'inquiète pas, tout ira bien.+ Mais c'est trop tard", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Nous attendons depuis ce matin et il n'a toujours pas été retrouvé", a ajouté sa soeur, Natalia Bachinska.

L'armée ukrainienne a affirmé que la Russie avait frappé la ville avec dix missiles de croisière. Quelque 476 drones et 48 missiles russes ont visé le pays dans la nuit, dont respectivement 442 et 41 ont été abattus, a-t-elle dit.

Des immeubles résidentiels de Ternopil touchés par des frappes russes sur cette ville de l'ouest de l'Ukraine, sur une photo du compte  Telegram du président ukrainien Volodymyr Zelensky du 19 novembre 2025  ( Telegram / @Volodymyr Zelensky / Handout )

Des immeubles résidentiels de Ternopil touchés par des frappes russes sur cette ville de l'ouest de l'Ukraine, sur une photo du compte Telegram du président ukrainien Volodymyr Zelensky du 19 novembre 2025 ( Telegram / @Volodymyr Zelensky / Handout )

Le chancelier allemand Friedrich Merz a dénoncé "une intensification massive" des frappes russes. "Cela n'a rien à voir avec des objectifs militaires. Il s'agit purement d'une guerre de terreur contre la population civile ukrainienne", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Comme lors d'autres attaques, la Roumanie, membre de l'Otan et voisine de l'Ukraine, a annoncé avoir dû faire décoller des avions de chasse à cause d'une nouvelle incursion de drone sur son territoire.

20 commentaires

  • 05:22

    Les dirigeants occidentaux ont déclenché la guerre. Les US qui ont initié le conflit préfèrent jeter l'éponge et passer à autre chose. Les Européens qui ont suivi au détriments des intérêts européens de leur côté font tout pour que la guerre continue mais ils n'en n'ont pas les moyens. Et les grands discours officiels sur l'Ukraine qui écrase la Russie n'y changeront rien.


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